15 février 2009

Les polytechniciens sont-ils dangereux ?

Des "grands patrons", j'en ai eu beaucoup, certains insupportables, d'autres justes et fiables: je m'en suis toujours accommodé, pour autant qu'ils laissaient leurs gérants exercer leur métier.
Une typologie est cependant redoutable entre toutes, le polytechnicien. Ce dernier n'a pas seulement conscience de son intelligence (ne la nions pas), il croit sincèrement l'être plus que ses congénères. De cette certitude, il tire aussitôt une volonté vibriante organisatrice.
C'est à-partir de là qu'il devient dangereux, car en effet il sait organiser le bougre, et il commence donc par mo-dé-li-ser dans l'Etablissement qu'il dirige la gestion de portefeuilles (un domaine où le doute doit au contraire être érigé en ligne de conduite journalière et la certitude, quelle qu'elle soit, bannie).
Bien évidemment, lorsqu'on tente de faire de la modélisation de sciences humaines (les marchés financiers relèvent des sciences comportementales et non de modèles mathématiques) on obtient un mauvais résultat...
Et à ce moment là, le polytechnicien devient encore plus foldingue: comme il ne peut avoir tord (1- parce qu'il est intelligent, 2- on lui ajustement délivré un diplome pour l'asseoir dans cette certitude, 3- son modèle est infaillible) il s'entête, perfectionne encore son modèle, terrifie ses gérants et finit par lasser les clients qui s'en vont dans un Etablissement dirigé par un HEC, un Sciences-po ou un énarque (oui, oui, beaucoup moins dangereux , l'énarque, croyez moi sur parole)